jeudi 7 septembre 2017

Simulateur de l'extreme

Paris Charles de Gaulle, 11 heures. Excité, je découvre enfin la cabine de l'A330 et m'assieds sur le siège avant gauche, tandis que mon ami se pose dans le siège arrière. C'est lui qui m'a offert ce vol en simulateur. Tandis que mon instructeur prend position à mes côtés, sur le siège du co-pilote, j'observe la cabine, qui est l'exacte réplique d'un Airbus. La simulation est saisissante de réalisme. Par la fenêtre, j'aperçois l'aéroport de Nice, qui brille dans la nuit. Les instruments de bord brillent comme un sapin de Noël dans le cockpit. Je me retourne et aperçois les rangées de sièges du compartiment passager. Je ne vois pas trop à quoi peut servir de simuler cette partie de l'appareil, mais ils ont poussé l'immersion jusque là. Impressionné, j'attache ma ceinture et mets mon casque. Une poignée de minutes plus tard, après avoir procédé aux vérifications d'usage sous l'oeil attentif de mon instructeur, je demande finalement à la tour l'autorisation de décoller, puis pousse la manette des gaz. Un instant plus tard, je tire le manche vers moi et l'appareil quitte le tarmac dans le hurlement des moteurs. Je me retrouve collé contre mon siège tandis que nous grimpons à deux mille pieds. L'expérience est si prenante que j'en oublie qu'il s'agit d'une simulation. On est loin d'un FSX, ici. Ce simulateur professionnel est utilisé par les compagnies pour l'instruction de leurs pilotes de ligne et il reproduit la réalité à plus de 98% ! Niveau visuel, d'abord : la terre est rendue en qualité photo-réaliste. Les conditions météorologiques sont si bien rendues qu'on ne peut parfois distinguer le réel du virtuel : la nuit et son ciel étoilé sont incroyables ; l'orage près duquel nous passons est une pure merveille. Mais c'est au niveau sensations où l'expérience est la plus troublante : la cabine est aménagée sur des vérins hydrauliques, qui permettent de recréer tout ce qu'on peut ressentir en vol : accélérations, inclinaison, turbulences... J'ai opté pour un simple trajet entre Nice et Ajaccio, de nuit et sous un ciel dégagé. Une expérience magique et reposante... jusqu'à ce qu'un moteur me lâche et que le panneau de bord se mette à clignoter en tous sens (j'apprendrai plus tard que mon ami avait discrètement demandé à compliquer le vol avec une avarie) ! Je peux vous dire que ça n'a beau être qu'une simulation, la panique est bien réelle quand résonnent les alarmes que vous devez vous poser en urgence dans le noir sur une autoroute ! C'est de loin la meilleure expérience de simulation que j'aie jamais faite, et je la recommande à tous les accros de simulation. Et si vous êtes un mordu d'adrénaline, demandez-donc des conditions météos défavorables pour votre vol, ou une panne moteur : vous m'en direz des nouvelles... A lire sur le site du vol en simulateur.