samedi 16 décembre 2017

Vulnérabilité génétique aux pesticides et maladie de Parkinson

Tout comme pour le cancer, des études à l’échelle de la population ont montré que les personnes dotées de certaines variantes génétiques jouant un rôle dans la dégradation des pesticides dans le corps sont plus vulnérables, dans le sens où elles ont plus de risques de développer la maladie de Parkinson suite à une exposition aux pesticides. Ces variantes génétiques sont répandues au sein de la population. Fong et al. (2007) indiquent que les agriculteurs du sud-ouest de Taïwan dotés d’une variante de deux gènes particuliers (MnSOD et NQO1) présentent un risque accru de contracter la maladie de Parkinson par rapport au reste de la population. Les agriculteurs dotés de ces variantes génétiques fabriquent des enzymes défectueuses qui pourraient faire augmenter le risque d’altération du tissu cérébral et entraîner une vulnérabilité accrue à la maladie. Le risque de développer la maladie de Parkinson pour ces personnes est 2,4 fois plus élevé que pour le reste de la population. Les agriculteurs dotés de la variante spécifique des deux gènes avaient 4 fois plus de risque de développer la maladie de Parkinson. Une autre enzyme, la paraoxonase 1, qui est codée par le gène PON1, constitue un élément clé de la détoxication des pesticides organophosphorés dans le corps (Manthripragada et al. 2010). Les personnes dotées de certaines variantes des gènes PON1, qui les rendent moins efficaces pour la détoxication des organophosphorés, sont nombreuses. En effet, les personnes vivant et travaillant dans une région agricole de Californie et dotées d’une variante génétique particulière des deux gènes étaient celles qui présentaient le plus de risques de contracter la maladie de Parkinson (de 2,8 à 3,5 fois plus de risques que les personnes dotées de gènes normaux et vivant hors de la région, et n’étant pas exposées aux pesticides). Des variantes des gènes GSTP (particulièrement le GSTP-1) pourraient également produire des protéines qui, au lieu de détoxiquer les pesticides spécifiques, pourraient faire augmenter la toxicité du substrat et former un métabolite encore plus toxique pouvant avoir des effets néfastes sur le cerveau. Le cas échéant, les personnes dotées de certaines variantes du GSTP-1 seraient plus vulnérables pour contracter la maladie de Parkinson (Menegon et al. 1998).