jeudi 7 mai 2015

J'aime le Parc de Saint-Cloud

On a beau vivre à Paris depuis des années, il reste toujours des choses à découvrir. C'est lors d'un séminaire dans les Hauts-de-Seine que j'ai ainsi découvert le parc de Saint-Cloud, un lieu magnifique d'où l'on a une vue imprenable sur la capitale. Ce parc est une curiosité pour le visiteur, mais a également une histoire fort intéressante, qui représente bien la folie de l'époque. Le parc de Saint-Cloud est en effet un défi que Monsieur, frère du roi Louis XIV, lança à André Le Nôtre. Le terrain est accidenté, très en pente, une colline impraticable. Le génial jardinier relève le défi et fait un nouveau chef-d’œuvre sur 460 hectares. Le lieu est un régal pour tous les amateurs de nature. On y trouve une forêt, où de petits sentiers serpentent qui donnent l’impression de pouvoir se perdre. De longues allées ombragées se rejoignent en éventail, en étoile, sont parfois bordées de contre-allées, ce qui rend l’ensemble plus majestueux encore. Les arbres s’ordonnent en bosquets, soulignent des perspectives, puis laissent place à de larges tapis verts. La promenade est extraordinaire, sereine et grandiose. La beauté du lieu apaise vraiment. On croise les statues des dieux de l’Olympe au grand complet et un incroyable bestiaire de pierre. Des eaux dorment paisiblement dans des bassins au milieu de la végétation. L’eau bondit de vasque en vasque à la Grande Cascade. Une splendeur monumentale par sa taille, la puissance de la chute sur deux cents mètres, qui en fait un superbe théâtre de cristal jaillissant pour s’étendre en une immense nappe qui s’immobilise en miroir. Sublime. Du sobre ordonnancement de topiaires d’ifs, marque l’emplacement du château disparu en 1870, la perspective s’ouvre à perte de vue vers les bois. Depuis la terrasse des Orangers, Paris anime l’horizon ; de quelque côté qu'on se tourne, on a le souffle coupé. Je suis resté l'après-midi entier sur le site, sidéré qu'un tel lieu existe aussi près de la capitale. Nombre de ceux qui l'arpentent ne se rendent probablement pas compte de la difficulté technique que représentait un tel parc. Mais c'est un véritable chef-d’œuvre qu'a conçu là Le Nôtre. Si le séminaire était intéressant à suivre, c'est de loin la visite du parc qui m'a le plus marqué ! Pour ceux à qui cela donne des envies, je vous laisse le lien vers l’organisateur de notre séminaire à Paris: http://www.agence-seminaire.fr/seminaires-france/agence-seminaire-ile-de-france/agence-seminaire-a-paris/


Hollande ou la technique du placébo

A défaut de pouvoir présenter un bilan flatteur sur ses trois années au pouvoir ou d’annoncer des réformes structurelles, François Hollande a fait, dans le Supplément de Canal Plus du 19 avril, ce qu’il sait encore le mieux faire : ouvrir le robinet à promesses sans se soucier de leur coût. Le président de la République s’est adressé à « toutes les personnes qui sont dans les petits boulots, l’intérim, le temps partiel », âgés de 18 à 25 ans, en leur annonçant « une prime supplémentaire pour que ça puisse être avantageux de travailler, de continuer à travailler ». Ce surcroît d’argent (100 à 200 euros par mois) leur garantit du pouvoir d’achat supplémentaire… ce dont on ne pourrait que se féliciter s’il provenait de leur travail ; or il sera financé par toujours plus de dépense publique. Pour accroître l’incitation à travailler, François Hollande propose en fait d’élargir à un peu plus d’un million de jeunes la future prime d’activité ; elle naîtra de la fusion, à partir du 1er janvier 2016, de la prime pour l’emploi et du RSA activité. Au total, 5 à 6 millions d’actifs gagnant moins de 1 400 euros par mois la percevront. Montant de cette mesure : 4 milliards d’euros par an, alors que les caisses de l’État sont vides. Ce chiffre pourrait être plus élevé en incluant les apprentis et les étudiants salariés. Plutôt que s’attaquer aux racines de ce mal qu’est le chômage, François Hollande, attaché à la doxa socialiste, faite de solidarité à sens unique, persiste à prescrire des médicaments dont il sait parfaitement qu’ils sont sans effet. La prime pour l’emploi et le RSA ont montré leurs limites. Pourtant, d’autres traitements simplissimes existent. Citons-en juste deux. La disparition des seuils sociaux dont tout le monde reconnaît qu’ils sont des freins à l’embauche. Il y a aussi le retour de la dégressivité des allocations de chômage. Des expériences menées en Europe, mais aussi en France, ont montré que les chômeurs retrouvaient d’autant plus vite du travail que leurs allocations diminuaient. Cette expérience présenterait un autre avantage et pas des moindres, l’État ferait des économies. Mais les socialistes ne connaissent malheureusement pas ce mot-là !

Quelques questions à Poutine

L’exercice en direct a duré 3 heures et 57 minutes, le 16 avril, sur toutes les chaînes publiques. Les téléspectateurs russes ont pu poser 74 questions à Vladimir Poutine. Cet exercice de démocratie télévisée était d’abord destiné à ses compatriotes. Il fallait les rassurer sur les sanctions internationales, « purement politiques » : « Les experts voient que le plus dur est passé… Les contre-sanctions doivent contribuer à évincer les produits étrangers de nos étals au profit de nos produits nationaux. » En butte aux critiques, Poutine reconnaît que 20 à 30 % seulement de son programme a été appliqué, mais il rappelle que l’inflation a été réduite et le rouble stabilisé : « Vous proposez de réduire les dépenses et les revenus de la population, alors que pour mener une politique efficace, il faut avoir du coeur et pas seulement une tête, sinon nous retournerions aux erreurs du début des années 1990. » Ce rappel aux années noires — la période Eltsine — fait mouche auprès des “gens ordinaires”, son électorat. Les Russes savent ce qu’ils doivent à Poutine, à quoi ils ont échappé grâce à sa politique autoritaire. Pour eux aussi, il joue la franchise, après avoir baissé de 10 % son traitement de président et publié le montant de ses revenus : 139 879 euros en 2014. C’est confortable mais pas mirobolant pour celui que le magazine Time présente comme « l’homme politique le plus influent du monde ». C’est très peu pour l’“homme le plus riche du monde”, selon certains lobbys américains, qui estiment sa fortune personnelle à 175 milliards d’euros — plus de deux fois celle de Bill Gates ! En Russie, le “richissime Poutine” possède un appartement de 77 mètres carrés, un terrain de 1 500 mètres carrés, trois voitures et une remorque Skif. Adressé aux Européens, le ton de son message sur l’Ukraine est aussi à l’apaisement : « Il n’y aura pas de guerre entre les Russes et les Ukrainiens, qui forment un seul peuple. » Pas d’avis de tempête non plus avec la France sur les Mistral, toujours immobilisés à Saint-Nazaire : « Nous ne voulons pas exiger d’amendes, mais les sommes dépensées doivent être remboursées. » Cette modération laisse à François Hollande toute latitude pour prendre sa décision, le moment venu, “quand les circonstances le permettront”.