jeudi 7 mai 2015

Hollande ou la technique du placébo

A défaut de pouvoir présenter un bilan flatteur sur ses trois années au pouvoir ou d’annoncer des réformes structurelles, François Hollande a fait, dans le Supplément de Canal Plus du 19 avril, ce qu’il sait encore le mieux faire : ouvrir le robinet à promesses sans se soucier de leur coût. Le président de la République s’est adressé à « toutes les personnes qui sont dans les petits boulots, l’intérim, le temps partiel », âgés de 18 à 25 ans, en leur annonçant « une prime supplémentaire pour que ça puisse être avantageux de travailler, de continuer à travailler ». Ce surcroît d’argent (100 à 200 euros par mois) leur garantit du pouvoir d’achat supplémentaire… ce dont on ne pourrait que se féliciter s’il provenait de leur travail ; or il sera financé par toujours plus de dépense publique. Pour accroître l’incitation à travailler, François Hollande propose en fait d’élargir à un peu plus d’un million de jeunes la future prime d’activité ; elle naîtra de la fusion, à partir du 1er janvier 2016, de la prime pour l’emploi et du RSA activité. Au total, 5 à 6 millions d’actifs gagnant moins de 1 400 euros par mois la percevront. Montant de cette mesure : 4 milliards d’euros par an, alors que les caisses de l’État sont vides. Ce chiffre pourrait être plus élevé en incluant les apprentis et les étudiants salariés. Plutôt que s’attaquer aux racines de ce mal qu’est le chômage, François Hollande, attaché à la doxa socialiste, faite de solidarité à sens unique, persiste à prescrire des médicaments dont il sait parfaitement qu’ils sont sans effet. La prime pour l’emploi et le RSA ont montré leurs limites. Pourtant, d’autres traitements simplissimes existent. Citons-en juste deux. La disparition des seuils sociaux dont tout le monde reconnaît qu’ils sont des freins à l’embauche. Il y a aussi le retour de la dégressivité des allocations de chômage. Des expériences menées en Europe, mais aussi en France, ont montré que les chômeurs retrouvaient d’autant plus vite du travail que leurs allocations diminuaient. Cette expérience présenterait un autre avantage et pas des moindres, l’État ferait des économies. Mais les socialistes ne connaissent malheureusement pas ce mot-là !