mardi 3 septembre 2019
Trump et Poutine
Les promoteurs immobiliers efficaces ont de véritables dons de voyance: ils peuvent concrétiser des images mentales de superbes structures et de quartiers animés là où le commun des mortels ne voit qu’un terrain vague. Trump eut l’audace d’imaginer construire des hôtels à Moscou à l’époque où c’était une entreprise des plus risquées. En 1996, une kalachnikov eut raison de l’hôtelier américain Paul Tatum, qui avait eu la témérité de se plaindre de la mafia tchétchène et de la culture d’affaires peu scrupuleuse à laquelle il était confronté. Pourtant, l’attrait de la Russie était bien là, aussi bien pour les finances que pour l’égo de Trump. Un article du Moscow Times décrivit Trump comme le plus grand constructeur de la ville depuis Staline. Pour tout dire, il prévit plus tard la construction d’un projet à l’emplacement même où Staline avait jadis espéré construire le Palais des Congrès soviétique. Donald Trump et une bouteille de vodka Trump. Selon le Kremlin, cette crise politique est un sujet « interne » qui ne concerne que le Venezuela et ne menace ni la paix ni la sécurité internationale. L'Union européenne joue la prudence. Aucun dirigeant européen n'est allé jusqu'à reconnaître le président du Parlement du Venezuela Juan Guaido, autoproclamé « président en exercice ». Cette prudence européenne a été justifiée par le ministre espagnol Josep Borell. « Notre préoccupation est la colonie espagnole », a-t-il expliqué mercredi soir. Le chef de la diplomatie espagnole a cité le chiffre de un million de ressortissants de l'UE avec les double-nationaux. Después de la elección ilegítima de Nicolás Maduro en mayo de 2018, Europa apoya la restauración de la democracia. Aclamo la valentía de centenas de miles de Venezolanos que caminan por su libertad. →(re)lire: L'armée, arbitre de la crise politique au Venezuela? D'un côté, celui des pays qui reconnaissent Juan Guaido «président par intérim» : les Etats-Unis en tête et la quasi-totalité des pays d'Amérique Latine. Pour ces pays, en particulier le Brésil, le Chili, la Colombie ou encore l'Argentine, Nicolas Maduro fait partie du problème et non de la solution. A l'opposé, le Mexique, la Bolivie ou encore Cuba ont soutenu celui qu'ils considèrent comme le président «légitime» du Venezuela. Maduro peut également compter sur le soutien indéfectible de ses alliés traditionnels, la Chine, la Russie et la Turquie. Dans un troisième groupe figurent les Nations unies qui appellent au dialogue, pour éviter une escalade et un conflit désastreux pour la population, et l'Union européenne qui souhaite des élections libres et crédibles, sans suivre à ce stade les Etats-Unis.