Lundi dernier, j'ai réalisé un très vieux fantasme : j'ai effectué mon premier saut en parachute. Je me suis rendu pour ce faire dans un aérodrome près de Narbonne, où j'ai fait la connaissance de mon instructeur, Evan. Etant donné qu'on avait à peu près le même âge, on s'est tutoyé d'emblée. Ca m'a plu de retrouver cette atmosphère festive et détendue, caractéristique des sports extrêmes. J'ai eu l'impression de retrouver le côté convivial que j'ai pu ressentir quand j'ai pratiqué de la spéléo l'an dernier. Evan m'a donné les instructions à respecter lors de la chute : menton en l'air, jambes pliées puis bras écartés. Puis place aux choses sérieuses : nous avons passé nos harnais et avons approché l'avion, un petit Cessna. Aucun siège à l'intérieur : il a fallu s'installer sur le plancher. Le pilote n'a pas perdu de temps et trois minutes plus tard, nous avons enfin laissé derrière nous la terre ferme. Le vol n'a rien à voir avec celui d'un avion de ligne. Par exemple, la porte arrière est restée ouverte au cours du vol, offrant une vue un peu trop imprenable sur le vide. La pression est montée au fur et à mesure que nous prenions de l'altitude. Dès 1000 mètres, l'atmosphère a commencé à se rafraîchir : on ne distinguait déjà plus les formes au sol. A 2500, j'étais tétanisé. Le vide était spectaculaire. Après une trentaine de minutes de vol cependant, on a enfin gagné les 4000 mètres d'altitude. Evan a bouclé mon harnais au sien et a ouvert la porte : l'air froid a envahi la cabine. J'ai senti mon estomac faire des noeuds quand je me suis enfin retrouvé face à l'ouverture béante, réalisant subitement ce que j'allais faire : sauter dans le vide à 4000 mètres d'altitude, et parier sur un bout de toile pour rester en vie. Mon envie d'effectuer ce saut m'a soudain paru saugrenue, pour ne pas dire pire. Néanmoins, parce qu'il était un peu tard pour revenir en arrière, j'ai pris position (la position dite de la banane), comme Evan me l'avait demandé, et attendu que celui-ci se lance. Je me faisais vaguement l'impression d'être un bébé chimpanzé scotché à sa maman. Evan a lâché prise et nous avons plongé dans le vide. Nous avons commencé par effectuer un joli salto, ce qui m'a donné un instant l'impression fabuleuse de voler sur le dos, puis on s'est stabilisés. C'était parti pour 50 secondes enivrantes au possible. La peur avait disparu, remplacée par la fascination et la joie pure. Le parachute s'est ouvert brusquement et le calme s'est soudain installé. J'ai pris les commandes du parachute et me suis amusé à varier notre vitesse de descente jusqu'à ce que l'approche du sol me force à rendre les commandes. Pour finir, nous avons atterri sur le tarmac d'où nous étions partis. Il paraît que la plupart des gens qui ont fait leur baptême disent qu'ils veulent rempiler. Et je comprends très bien pourquoi ! C'est une expérience que je recommande, mais pas à ceux qui sont facilement nauséeux. Si cela vous branche aussi, je vous laisse le lien pour faire votre saut en parachute: http://www.tematis.com/fr/158-chute-libre-saut-parachute