jeudi 11 février 2016

Fais-moi flipper, Flipper

C'est une expérience dont j'ai hésité à parler ici, parce que je n'avais pas envie que des Bardot me tombent sur le dos. Mais bon, j'ai finalement décidé de mettre les pieds dans le plat : la semaine dernière, j'ai nagé avec des dauphins à Cannes. Une expérience extraordinaire. Je crois que je me souviendrai longtemps de ce moment où j'ai touché la peau de l'un : sa peau avait un peu la texture du cuir, et un peu celle du plastique aussi. Etrange sensation. Je pourrais vous décrire mon aventure par le menu, mais je voudrais plutôt partager avec vous ce que j'y ai découvert sur le dauphin. Parce que je crois que tout le monde aime les dauphins. Difficile de ne pas se réjouir à la vue de ce gros poisson qui semble toujours sourire, qui sauve parfois la vie d'humains, et qui adore jouer ! Mais en réalité, la réalité s'avère « un peu » différente. D'abord, parce que ce n'est pas qu'un gros poisson. C'est un très gros poisson. Ils peuvent avoir l'air inoffensifs, avec leur gueule souriante qui sort de l'eau. Mais il ne faut pas se laisser avoir : lorsqu'on les rejoint dans l'eau, on aperçoit tout de suite leur force : ils pèsent 300 kg et sont capables de tuer un grand requin blanc, pour peu qu'ils s'y mettent à plusieurs. Leur aspect tout beau tout gentil est donc beaucoup moins flagrant, quand on est dans l'eau à leur côté ! D'autant plus que le dauphin ne correspond pas à l'image idyllique qu'on imagine : ils peuvent être extrêmement violents. Une des organisatrices a d'ailleurs avoué qu'il ne faut jamais nager avec eux en période de rut, parce que c'est trop imprudent ! Elle m'a aussi averti que les dauphins sont les seuls mammifères à séquestrer et perpétrer le viol en groupe ! Des gangs de dauphins mâles s'allient en effet pour bloquer une femelle dans un coin et lui passer dessus les uns à la suite des autres ! Et ça, pendant des jours, voire des semaines ! Franchement, si nous avions su cela plus tôt, pas sûr que nous aurions apprécié les aventures de Flipper, étant enfant ! Quoique, en dépit de tout ce que j'ai appris, lorsque je songe à cet instant incroyable où j'ai nagé avec des dauphins en Méditerranée, je suis ému. Que voulez-vous, je suis un romantique ! Suivez le lien si vous voulez faire de même, vous trouverez toutes les infos sur le site Nager avec les dauphins.

Les vérités expérimentales

La méthode expérimentale ne se rapporte qu'à la recherche des vérités objectives, et non à celle des vérités subjectives. De même que dans le corps de l'homme il y a deux ordres de fonctions, les unes qui sont conscientes et les autres qui ne le sont pas, de même dans son esprit il y a deux ordres de vérités ou de notions, les unes conscientes, intérieures ou subjectives, les autres inconscientes, extérieures ou objectives. Les vérités subjectives sont celles qui découlent de principes dont l'esprit a conscience et qui apportent en lui le sentiment d'une évidence absolue et nécessaire. En effet, les plus grandes vérités ne sont au fond qu'un sentiment de notre esprit; c'est ce qu'a voulu dire Descartes dans son fameux aphorisme. Nous avons dit, d'un autre côté, que l'homme ne connaîtrait jamais ni les causes premières ni l'essence des choses. Dès lors la vérité n'apparaît jamais à son esprit que sous la forme d'une relation ou d'un rapport absolu et nécessaire. Mais ce rapport ne peut être absolu qu'autant que les conditions en sont simples et subjectives, c'est-à-dire que l'esprit a la conscience qu'il les connaît toutes. Les mathématiques représentent les rapports des choses dans les conditions d'une simplicité idéale. Il en résulte que ces principes ou rapports, une fois trouvés, sont acceptés par l'esprit comme des vérités absolues, c'est-à-dire indépendantes de la réalité. On conçoit dès lors que toutes les déductions logiques d'un raisonnement mathématique soient aussi certaines que leur principe et qu'elles n'aient pas besoin d'être vérifiées par l'expérience. Ce serait vouloir mettre les sens au-dessus de la raison, et il serait absurde de chercher à prouver ce qui est vrai absolument pour l'esprit et ce qu'il ne pourrait concevoir autrement. Mais quand, au lieu de s'exercer sur des rapports subjectifs dont son esprit a créé les conditions, l'homme veut connaître les rapports objectifs de la nature qu'il n'a pas créés, immédiatement le criterium intérieur et conscient lui fait défaut. Il a toujours la conscience, sans doute, que dans le monde objectif ou extérieur, la vérité est également constituée par des rapports nécessaires, mais la connaissance des conditions de ces rapports lui manque. Il faudrait, en effet, qu'il eût créé ces conditions pour en posséder la connaissance et la conception absolues. Toutefois l'homme doit croire que les rapports objectifs des phénomènes du monde extérieur pourraient acquérir la certitude des vérités subjectives s'ils étaient réduits à un état de simplicité que son esprit pût embrasser complètement. C'est ainsi que dans l'étude des phénomènes naturels les plus simples, la science expérimentale a saisi certains rapports qui paraissent absolus. Telles sont les propositions qui servent de principes à la mécanique rationnelle et à quelques branches de la physique mathématique. Dans ces sciences, en effet, on raisonne par une déduction logique que l'on ne soumet pas à l'expérience, parce qu'on admet, comme en mathématiques, que, le principe étant vrai, les conséquences le sont aussi. Toutefois, il y a là une grande différence à signaler, en ce sens que le point de départ n'est plus ici une vérité subjective et consciente, mais une vérité objective et inconsciente empruntée à l'observation ou à l'expérience. Or, cette vérité n'est jamais que relative au nombre d'expériences et d'observations qui ont été faites. Si jusqu'à présent aucune observation n'a démenti la vérité en question, l'esprit ne conçoit pas pour cela l'impossibilité que les choses se passent autrement. De sorte que c'est toujours par hypothèse qu'on admet le principe absolu. C'est pourquoi l'application de l'analyse mathématique à des phénomènes naturels, quoique très- simples, peut avoir des dangers si la vérification expérimentale est repoussée d'une manière complète. Dans ce cas, l'analyse mathématique devient un instrument aveugle si on ne la retrempe de temps en temps au foyer de l'expérience. J'exprime ici une pensée émise par beaucoup de grands mathématiciens et de grands physiciens, et, pour rapporter une des opinions les plus autorisées en pareille matière, je citerai ce que mon savant confrère et ami M. J. Bertrand a écrit à ce sujet dans son bel éloge de Sénarmont: «La géométrie ne doit être pour le physicien qu'un puissant auxiliaire: quand elle a poussé les principes à leurs dernières conséquences, il lui est impossible de faire davantage, et l'incertitude du point de départ ne peut que s'accroître par l'aveugle logique de l'analyse, si l'expérience ne vient à chaque pas servir de boussole et de règle

La guerre sans nom

Il n’est pas possible d’avoir des dirigeants qui refusent de mener la guerre qui leur est livrée tout en accueillant à bras ouverts les victimes de ce conflit, qui est le nôtre. La France et l’Europe tout entière sont en guerre. Nous sommes en guerre contre l’islamo-fascisme, comme l’a déclaré il y a quelques mois le premier ministre. Nous sommes en guerre contre les barbares de Dae’ch dont le but avoué n’est pas seulement de créer un état islamique, mais de venir bousculer l’Occident judéo-chrétien. Nous sommes en guerre contre un islam radical qui est déjà installé sur notre territoire et qui a organisé une cinquième colonne en liaison permanente avec ceux qui mettent à feu et à sang la Syrie. Nous sommes en guerre et, pour la première fois dans la longue histoire de notre vieux pays, nos dirigeants ne veulent pas faire la guerre, alors que 56 % des Français la jugent inéluctable. Tout juste sont-ils prêts à envoyer 17 Rafale effectuer des vols de reconnaissance ! On imagine que cette annonce n’a pas dû trop émouvoir les chefs de Dae’ch qui continuent à assassiner, à violer, à torturer et à détruire les merveilles archéologiques qu’ils trouvent sur leur chemin. Il faut être François Hollande et ne rien comprendre à l’évolution du monde dans lequel nous vivons pour refuser de voir cette guerre. Car tel Lagardère, si nous refusons d’aller à ce conflit, ce conflit vient à nous et s’incruste dans notre vie quotidienne sous la forme des dizaines de milliers de migrants qui fuient leurs pays et cherchent refuge en Europe, comme beaucoup de juifs allemands, polonais, autrichiens ou hongrois ont trouvé asile en France à la fin des années 1930. Bien sûr, parmi ces populations qui traversent la Méditerranée, il n’y a pas que des hommes et des femmes qui fuient la guerre. Il y en a beaucoup qui profitent de ces filières de passeurs pour rejoindre un continent qui distribue à lui seul 50 % des aides sociales versées sur la planète alors qu’il ne concentre que 7 % de la population mondiale. Le pape, lui-même, ne s’y est pas trompé en demandant à nos paroisses d’accueillir les réfugiés de guerre, passant sous silence les migrants économiques. Et quelle autre attitude est possible ? Lorsque vous êtes marin et que quelqu’un chavire à quelques milles de votre embarcation, la loi de la mer oblige n’importe quel bateau à tout mettre en oeuvre pour sauver cet individu en danger de mort. Mais l’angélisme ne peut en aucun cas servir de politique. Il n’est pas possible d’avoir à la fois des dirigeants qui refusent de mener la guerre qui leur est livrée et, en plus, d’en subir les conséquences en accueillant à bras ouverts tous ceux qui débarquent en France. Il est tout de même grave que face à ce sujet si complexe des migrants personne, ni à gauche ni à droite, ne se pose trois questions fondamentales. D’abord, dans quelle mesure ces migrants, qui débarquent sur nos côtes dans des embarcations fournies par des filières mafieuses, ne sont-ils pas une sorte de providence pour Dae’ch ? Qu’ils soient poussés de Syrie ou d’Irak par la force vers l’Europe et non vers la Jordanie, la Turquie ou le Liban est un acte de déstabilisation de l’Occident. Pourquoi ce mouvement ne serait-il pas orchestré par les combattants de l’État islamique pour affaiblir notre civilisation dont ils veulent la mort ? Comme le rappelle le dernier numéro de The Economist, nos démocraties ne savent pas plus gérer cette misère qui débarque sur nos trottoirs que les otages odieusement médiatisés ou, il y a quelques années, les boucliers humains mis en place par Saddam Hussein. Le deuxième sujet, qui interpelle, à juste titre, beaucoup de nos lecteurs qui ont combattu le nazisme dans des conditions bien plus terribles, concerne tous ces jeunes hommes en âge de se battre contre Dae’ch et qui préfèrent fuir leur terre sans avoir livré le moindre combat. Quiconque est attaché à son pays commence par prendre les armes, quelle que soit la nature de l’ennemi. Quand on songe à tout ce que nos jeunes résistants ont livré comme combats entre 1940 et 1944 sans moyens, et sans appuis, on ne peut que s’étonner devant ces migrants qui sont plus attirés par nos aides sociales que par le sens de leur patrie. Enfin s’est-on demandé combien de djihadistes en puissance infiltraient ces dizaines de milliers de migrants ? L’un d’entre eux a été arrêté la semaine dernière lors d’une tentative de passage en Grande-Bretagne. Mais combien d’autres débarquent en Europe pour y importer cette guerre que nous ne voulons pas livrer ? Voilà pourquoi, plutôt que de faire un concours de générosité, il serait temps, comme les Russes, de prendre enfin le taureau par les cornes et de reconnaître que seule l’extermination de Dae’ch permettra à l’Europe de ne pas être déstabilisée politiquement, socialement et économiquement par tous ces migrants dont l’avenir est sur leur terre, une fois la paix revenue.