samedi 5 novembre 2016

Développer l'énergie à l'Islandaise

La politique énergétique islandaise tient compte d’un triple objectif : la sécurité des approvisionnements, une croissance économique stable et une action efficace contre le réchauffement de la planète. L’Union européenne, dont le Livre Vert publié en mars 2007 mentionne des objectifs similaires, peut s’inspirer de ce modèle islandais. En effet, la dépendance de l’UE envers les importations de carburants fossiles augmente. Si rien ne change, les importations couvriront d’ici 20 à 30 ans environ 70 % des besoins de l’Union en énergie, contre 50 % aujourd’hui. Rappelons qu’en Islande, ce pourcentage est actuellement de 29 %. Bien que l'Europe soit déjà l’une des régions du monde les plus performantes dans le domaine de l’efficacité énergétique, sa marge de progression est importante. Ainsi, la Commission relevait en 2005 que l’UE pourrait encore réduire de 20 % sa consommation d’énergie, ce qui représenterait une économie de 60 milliards d’euros, et un progrès important pour la sécurité de l’approvisionnement énergétique. Afin de rationaliser sa consommation énergétique, l’Islande a créé à la fin de 2006, une agence de l’énergie (Energy Agency) à Akureyri, dans le nord de l’Islande. Son rôle est d’optimiser l’utilisation de l’énergie dans les foyers islandais, bâtiments du secteur public et le secteur industriel, en diffusant une culture d’utilisation rationnelle des ressources énergétiques. L’Islande et l’Union européenne sont d’ailleurs liées dans cette démarche puisque Energy Agency est financée partiellement par un fonds européen pour les trois premières années de son activité, à travers l’organisme IEE (Intelligent Energy Europe), instrument de financement européen permettant de mettre en oeuvre les politiques de l’Union dans le domaine des énergies renouvelables notamment. Retrouvez la suite sur Séminaire Islande.


dimanche 9 octobre 2016

La sécurité ne fait pas tout contre le terrorisme

Selon Bernard Bajolet, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), et Patrick Calvar, celui de la Direction générale de la sécurité intérieure, il n’y a pas « l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette » entre leurs deux services. En tout cas, ils l’ont démontré dans les analyses qu’ils ont livrées aux sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées, lors de leur audition commune, le 17 février. L’une d’entre-elles est que l’Europe fera « sans nul doute face à d’autres attentats » comme ceux du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis et que la « France reste en première ligne » face à la menace jihadiste. À ce propos, une confidence faite par Patrick Calvar, en fin d’audition, fait froid dans le dos. Confirmant l’interpellation, à Salzbourg (Autriche) de deux proches des auteurs des attentats de Paris, le patron de la DGSI a affirmé disposer « d’informations faisant état de la présence de commandos sur le sol européen, dont nous ignorons la localisation et l’objectif. » En outre, l’État islamique n’est pas la seule organisation à vouloir s’en prendre à la France…. Il y a aussi, a rappelé le paron de la DGSI, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA). Selon lui, cette menace « pèse aussi sur d’autres pays » et elle est « de nature à déstabiliser notre société. » Aussi, a-t-il assuré, « nous surveillons aussi des groupes extrémistes à l’opposé du spectre, qui n’attendent que de nouveaux actes terroristes pour engager une confrontation violente. » Une autre analyse commune à MM. Bajolet et Calvar est que la réponse sécuritaire ne peut, à elle seule, régler le problème du terrorisme. « Je suis convaincu, à titre personnel, que la réponse sécuritaire n’est que partielle et ne résoudra pas le phénomène. Pourquoi une fille de 15 ans quitte-t-elle notre territoire pour la Syrie alors que rien ne la destine à ce destin macabre ? Pourquoi un garçon du même âge issu d’un milieu kurde, non islamisé, tente-t-il d’assassiner un enseignant juif à Marseille ? C’est une question pour notre société », a en effet estimé le directeur de la DGSI. « Une partie – certes infime – de la jeunesse est secouée par une crise profonde. La revendication filmée des attentats produite par Daesh, terrible, insoutenable, montre des individus déshumanisés, revenus à l’état d’animaux. Si nous les interceptons, qu’allons-nous en faire ? Faut-il les maintenir en prison à vie ? », s’est encore interrogé M. Calvar. « Il y a là un problème psychiatrique, et un enjeu de protection pour la société », a-t-il ajouté.

Vers la fin de l'Europe ?

La crise des réfugiés n’est pas seulement l’échec du projet européen, mais aussi celui d’un espace de solidarité et de démocratie. Et la France a contribué à cet échec, notamment en lâchant son partenaire allemand. Dans un éditorial dramatique, le grand journal français du soir annonce «la mort clinique de l’Europe, incapable de faire face collectivement à la crise des réfugiés. Les historiens dateront certainement de cette affaire le début de la décomposition de l’Europe.» (1) Hélas, il n’est pas besoin d’attendre le jugement des historiens. Le fait est déjà là. Et les conséquences en seront désastreuses. Pas seulement pour le «projet européen», ou pour l’Union européenne comme institution, mais pour les peuples qui la composent, et chacun d’entre nous comme individus et comme citoyens. Non parce que cette Union, dont on nous dit aussi que le seul domaine où elle agisse encore est «la gestion du marché unique», serait un havre de solidarité et de démocratie, il s’en faut de beaucoup. Mais parce que sa désintégration signifiera à court terme encore moins de démocratie, au sens de la souveraineté partagée des peuples, encore moins de possibilités d’affronter les défis économiques et écologiques mondiaux, et moins d’espoir de surmonter un jour les nationalismes meurtriers, dont en théorie au moins elle devait nous préserver. Dans ce tableau sinistre, qu’on peut partager (et que je partage), il me semble pourtant qu’un élément fait terriblement défaut, comme c’est le cas dans d’autres commentaires : la contribution spécifique de la France à ce résultat. Il ne faut pas l’isoler, sans doute. Mais la passer sous silence est une imposture et une démission de nos responsabilités. Citoyen européen et français moi-même, je ne peux pas et ne veux pas l’accepter. Quand, à la fin de l’été dernier, la chancelière Merkel a pris la décision unilatérale de relâcher les règles de Dublin [sur l'asile, ndlr] pour pouvoir accueillir en Allemagne les réfugiés qui, par centaines de milliers maintenant, fuient les massacres de Syrie (dont on commence à dire qu’ils s’apparentent à un génocide, perpétré par plusieurs belligérants à la fois) et d’autres théâtres de guerre au Moyen-Orient, il y avait deux attitudes possibles : venir renforcer son initiative et soutenir l’effort de la population allemande, ou organiser le sabotage. Après quelques tergiversations, le gouvernement français a fait mine d’adopter la première pour pratiquer, en fait, la seconde. Ayant finalement accepté le plan Juncker de répartition des réfugiés en Europe, dont l’insuffisance était visible, mais qui constituait un début de prise en compte du problème, la France a tout fait pour que cet accord demeure lettre morte. A ce jour, sur 24 000 réfugiés qu’elle aurait dû accueillir, quelques dizaines l’ont été. On nous dit que les réfugiés «ne souhaitent pas» venir en France. A supposer que ce soit vrai, on ne se demande pas pourquoi la «terre d’asile» de naguère est devenue si dissuasive pour ceux qui manquent de tout au monde. Que ce lâchage de l’autre grande nation européenne soit de nature à persuader les Allemands qu’ils seront les seuls à porter le problème, c’est leur affaire, n’est-ce pas ? Ils n’avaient qu’à ne pas se croire meilleurs que les autres… C’est leur affaire, sauf que nous essayons aussi de nous en mêler. Et de quelle façon ! Le mois dernier, prenant prétexte de la nécessité de coordonner les politiques de sécurité après les attentats terroristes (dont moins que quiconque je suis tenté de sous-estimer le sérieux des mesures de protection qu’ils imposent), le Premier ministre, Manuel Valls, est allé à Munich stigmatiser la politique engagée par Angela Merkel : deuxième en date parmi les chefs de gouvernement européens, après Viktor Orbán, à se rendre sur place pour apporter son soutien à l’extrême droite allemande, dont l’objectif avoué est d’obtenir que la chancelière se soumette ou se démette. Et c’est jeudi que le ministre [de l'intérieur] Bernard Cazeneuve, ayant mis en route le processus de démantèlement de la «jungle» de Calais qui rejettera sur les routes des centaines de désespérés en application des plans concertés avec son homologue britannique, s’étonne de voir la Belgique refermer sa frontière. On en vient à penser que Marine Le Pen gouverne déjà la France. Oui, l’Europe se décompose chaque jour davantage, et nous y sommes pour quelque chose. Nous en subirons donc les conséquences sur tous les plans : l’honneur, qui commande une part moins négligeable qu’on ne croit de la légitimité historique des constructions politiques, mais aussi la sécurité collective ou la protection des individus, qui sont les conditions de la vie civile. Sauf si, au bord de l’irrémédiable, la conjonction d’un mouvement d’opinion éclairé et d’un réflexe de courage de nos gouvernants (ou de certains d’entre eux), amorçait un redressement. Je n’y crois pas trop, bien sûr, après ce que nous venons de voir. J’en formulerai pourtant les deux conditions qui me semblent incontournables. La première, c’est de dire enfin haut et fort que Merkel a eu raison, et que son initiative (à laquelle, même placée sur la défensive, elle n’a toujours pas officiellement renoncé) ne doit pas échouer. La question n’est pas de ses motivations, dans lesquelles on continuera de disséquer la part de l’intérêt économique et celle de la moralité. C’est de reconnaître la justesse politique d’une décision, la ligne de démarcation qu’elle trace entre deux conceptions de l’Europe, et l’importance des responsabilités qui en découlent pour nous tous. Après cela, que Merkel paye de son isolement dans les opinions européennes des années de «politique de puissance» et d’imposition de l’austérité en Europe, c’est sûr, mais ce n’est pas la question – et nous n’avons rien à lui envier à cet égard puisque nous l’avons suivie quand il aurait fallu, au contraire, lui résister. Le Président français doit donc aller à Berlin, cette fois pour la bonne cause : dire le moment historique où nous sommes, et appeler solennellement avec l’Allemagne les autres nations européennes à y faire face dans leur intérêt et pour leur avenir.

mercredi 22 juin 2016

Nager avec les dauphins : ça, c'est fait

Il y a des rêves qu'on met si longtemps à réaliser qu'on en vient à penser qu'on ne les réalisera jamais. Et puis, l'occasion se présente un jour, et l'on se lance sur un coup de tête, sans réfléchir, les étoiles dans les yeux. C'est ce qui m'est arrivé dernièrement, lorsque j'ai enfin, après en avoir longtemps rêvé, nagé avec des dauphins. N'aimant pas voir des dauphins en bassin, il s'agissait évidemment de dauphins sauvages, mais grâce aux conseils du guide, j'ai eu la chance d'interagir avec eux. Et vous savez quoi ? Ces moments passés parmi eux m'ont laissé des souvenirs uniques. Si vous envisagez de nager avec ces créatures magnifiques, voici toutefois quelques conseils qui vous permettront de faire de cette rencontre un moment inoubliable. Avant tout, souvenez-vous que dans l'eau, c'est vous, le divertissement, la drôle de chose qui n'est pas dans son élément naturel. C'est vous, donc, qui êtes censés séduire ces merveilleuses créatures pour qu'elles approchent. Une possibilité est, étonnamment, de leur chanter une petite chanson. Eh oui ! Comme les dauphins communiquent essentiellement par la voix, vous pouvez les intéresser en faisant tout un tas de bruits insolites, et donc rendre la rencontre d'autant plus incroyable. Aussi, en nageant, il vaut mieux garder les bras le long du corps le plus possible. Cela permet de résister à la tentation de les caresser. Vous vous demandez certainement pourquoi il ne faut pas les toucher. C'est tout simple. Imaginez que vous vous promeniez dans la rue au milieu d'inconnus. Croyez-vous que ceux-ci seraient enchantés si vous vous mettiez à les toucher ? Dernier conseil, et pas des moindres, à mon sens : si vous rêvez de nager avec des dauphins, ne cédez surtout pas à la tentation de le faire en bassin. Il faut savoir que le dauphin est le seul animal qui voit son espérance de vie diminuer drastiquement lorsqu'il est en captivité. Cela montre bien que la vie en bassin n'est pas faite pour lui. Et le mieux dans tout ça, c'est qu'il n'y a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour rencontrer des dauphins sauvages. Les miens, après tout, je les ai trouvés en Méditerranée ! Retrouvez les infos pratique de cette expérience en suivant le lien vers le site du prestataire de nage avec les dauphins.


vendredi 27 mai 2016

Capacité de cryptage de l'EI

Suite à l'obtention d’ordonnances, le Bureau suit les recruteurs de l’Etat islamique sur Twitter et scrute les messages privés échangés entre les adhérents, a confié le directeur du FBI James Comey, lors d'une conférence de cybersécurité, mercredi à New York. Cependant, une fois que les commandants de l’EI ont trouvé une recrue prête à devenir kamikaze, leur communication se poursuit sur une plateforme chiffrée et "se perd dans les ténèbres", a-t-il ajouté. Ces remarques du directeur du FBI font partie d'une campagne publique menée par la police et les services de renseignements américains pour obtenir l'accès aux téléphones et autres outils de communication cryptés, protégées par des logiciels promus par certaines entreprises et inaccessibles à la surveillance gouvernementale, a précisé The Wall Street Journal. Après des années de mouvement vers la protection de la vie privée, alimenté par les révélations des programmes américains de surveillance, les attentats de Paris pourraient renforcer l'argument en faveur de l’accès aux communications privées dans l'intérêt du gouvernement, remarque le journal. L’État islamique a fait preuve d'un savoir-faire étonnant dans l'utilisation des technologies. Les terroristes ont publié des vidéos expliquant à leurs adhérents comment échapper à la cyber-surveillance à moindre coûts et détaillant les techniques d’écoute et de filature des gouvernements. D’autres bulletins de l'Etat islamique analysent les vulnérabilités des diverses marques d’équipement électronique et des applications de messagerie, les classant en fonction de leur capacité de contourner la surveillance. Lors de la même conférence, l’avocat Cyrus Vance a noté que, même après l’autorisation judiciaire, son bureau n’a pas pu avoir accès aux preuves sur 111 des portables cryptés analysés. Les nouveaux systèmes produits par Apple et Google ne peuvent pas être déverrouillés sans le mot de passe de l’utilisateur, même par les entreprises elles-mêmes. M. Vance a réclamé une législation qui obligerait les sociétés à avoir la capacité de déverrouiller le téléphone d'un client lorsqu'un mandat de perquisition est présenté.

La fin de la liberté

Parmi les fins elles-mêmes, celles qui ont toujours paru les plus conformes à la liberté idéale, ce sont les fins intellectuelles, les idées, et parmi ces fins, les plus universelles. D'abord, l'idée la plus large et la plus universelle correspond au plus grand nombre possible de déterminations particulières: elle les résume en quelque sorte, comme un symbole algébrique, grâce à sa généralité supérieure, résume une bien plus grande quantité de choses ou de rapports qu'une formule arithmétique. Agir en vue d'une loi universelle, comme le veut Kant, c'est donc certainement faire preuve d'une liberté plus grande et d'une activité moins bornée que d'agir uniquement pour le particulier, sous l'immédiate influence de la sensation. Toutefois, ne l'oublions point, ce n'est pas comme pure forme que vaut alors la loi, c'est comme exprimant le fond à la fois le plus vaste et le plus concret possible, qui n'est autre que la totalité des individus auxquels la loi est applicable. Agir pour tous les individus, voilà la véritable liberté; car, c'est celle qui implique la plus grande indépendance par rapport à toutes les bornes de l'espace, du temps, du corps et de l'individualité même. Comme, d'ailleurs, nous ne pouvons pas directement atteindre tous les individus, la question se particularise de fait entre plusieurs individus ou entre plusieurs groupes: humanité, patrie, famille. Le plus souvent, c'est une relation entre deux personnes, ou entre une personne et un groupe. Mais, quelque particuliers que soient les termes de la relation, l'être intelligent peut agir à la fois selon les particularités et indépendamment de ces particularités; il tient compte des circonstances, et cependant il se propose un bien universel qui n'est pas tout entier dépendant de ces circonstances.

jeudi 11 février 2016

Fais-moi flipper, Flipper

C'est une expérience dont j'ai hésité à parler ici, parce que je n'avais pas envie que des Bardot me tombent sur le dos. Mais bon, j'ai finalement décidé de mettre les pieds dans le plat : la semaine dernière, j'ai nagé avec des dauphins à Cannes. Une expérience extraordinaire. Je crois que je me souviendrai longtemps de ce moment où j'ai touché la peau de l'un : sa peau avait un peu la texture du cuir, et un peu celle du plastique aussi. Etrange sensation. Je pourrais vous décrire mon aventure par le menu, mais je voudrais plutôt partager avec vous ce que j'y ai découvert sur le dauphin. Parce que je crois que tout le monde aime les dauphins. Difficile de ne pas se réjouir à la vue de ce gros poisson qui semble toujours sourire, qui sauve parfois la vie d'humains, et qui adore jouer ! Mais en réalité, la réalité s'avère « un peu » différente. D'abord, parce que ce n'est pas qu'un gros poisson. C'est un très gros poisson. Ils peuvent avoir l'air inoffensifs, avec leur gueule souriante qui sort de l'eau. Mais il ne faut pas se laisser avoir : lorsqu'on les rejoint dans l'eau, on aperçoit tout de suite leur force : ils pèsent 300 kg et sont capables de tuer un grand requin blanc, pour peu qu'ils s'y mettent à plusieurs. Leur aspect tout beau tout gentil est donc beaucoup moins flagrant, quand on est dans l'eau à leur côté ! D'autant plus que le dauphin ne correspond pas à l'image idyllique qu'on imagine : ils peuvent être extrêmement violents. Une des organisatrices a d'ailleurs avoué qu'il ne faut jamais nager avec eux en période de rut, parce que c'est trop imprudent ! Elle m'a aussi averti que les dauphins sont les seuls mammifères à séquestrer et perpétrer le viol en groupe ! Des gangs de dauphins mâles s'allient en effet pour bloquer une femelle dans un coin et lui passer dessus les uns à la suite des autres ! Et ça, pendant des jours, voire des semaines ! Franchement, si nous avions su cela plus tôt, pas sûr que nous aurions apprécié les aventures de Flipper, étant enfant ! Quoique, en dépit de tout ce que j'ai appris, lorsque je songe à cet instant incroyable où j'ai nagé avec des dauphins en Méditerranée, je suis ému. Que voulez-vous, je suis un romantique ! Suivez le lien si vous voulez faire de même, vous trouverez toutes les infos sur le site Nager avec les dauphins.

Les vérités expérimentales

La méthode expérimentale ne se rapporte qu'à la recherche des vérités objectives, et non à celle des vérités subjectives. De même que dans le corps de l'homme il y a deux ordres de fonctions, les unes qui sont conscientes et les autres qui ne le sont pas, de même dans son esprit il y a deux ordres de vérités ou de notions, les unes conscientes, intérieures ou subjectives, les autres inconscientes, extérieures ou objectives. Les vérités subjectives sont celles qui découlent de principes dont l'esprit a conscience et qui apportent en lui le sentiment d'une évidence absolue et nécessaire. En effet, les plus grandes vérités ne sont au fond qu'un sentiment de notre esprit; c'est ce qu'a voulu dire Descartes dans son fameux aphorisme. Nous avons dit, d'un autre côté, que l'homme ne connaîtrait jamais ni les causes premières ni l'essence des choses. Dès lors la vérité n'apparaît jamais à son esprit que sous la forme d'une relation ou d'un rapport absolu et nécessaire. Mais ce rapport ne peut être absolu qu'autant que les conditions en sont simples et subjectives, c'est-à-dire que l'esprit a la conscience qu'il les connaît toutes. Les mathématiques représentent les rapports des choses dans les conditions d'une simplicité idéale. Il en résulte que ces principes ou rapports, une fois trouvés, sont acceptés par l'esprit comme des vérités absolues, c'est-à-dire indépendantes de la réalité. On conçoit dès lors que toutes les déductions logiques d'un raisonnement mathématique soient aussi certaines que leur principe et qu'elles n'aient pas besoin d'être vérifiées par l'expérience. Ce serait vouloir mettre les sens au-dessus de la raison, et il serait absurde de chercher à prouver ce qui est vrai absolument pour l'esprit et ce qu'il ne pourrait concevoir autrement. Mais quand, au lieu de s'exercer sur des rapports subjectifs dont son esprit a créé les conditions, l'homme veut connaître les rapports objectifs de la nature qu'il n'a pas créés, immédiatement le criterium intérieur et conscient lui fait défaut. Il a toujours la conscience, sans doute, que dans le monde objectif ou extérieur, la vérité est également constituée par des rapports nécessaires, mais la connaissance des conditions de ces rapports lui manque. Il faudrait, en effet, qu'il eût créé ces conditions pour en posséder la connaissance et la conception absolues. Toutefois l'homme doit croire que les rapports objectifs des phénomènes du monde extérieur pourraient acquérir la certitude des vérités subjectives s'ils étaient réduits à un état de simplicité que son esprit pût embrasser complètement. C'est ainsi que dans l'étude des phénomènes naturels les plus simples, la science expérimentale a saisi certains rapports qui paraissent absolus. Telles sont les propositions qui servent de principes à la mécanique rationnelle et à quelques branches de la physique mathématique. Dans ces sciences, en effet, on raisonne par une déduction logique que l'on ne soumet pas à l'expérience, parce qu'on admet, comme en mathématiques, que, le principe étant vrai, les conséquences le sont aussi. Toutefois, il y a là une grande différence à signaler, en ce sens que le point de départ n'est plus ici une vérité subjective et consciente, mais une vérité objective et inconsciente empruntée à l'observation ou à l'expérience. Or, cette vérité n'est jamais que relative au nombre d'expériences et d'observations qui ont été faites. Si jusqu'à présent aucune observation n'a démenti la vérité en question, l'esprit ne conçoit pas pour cela l'impossibilité que les choses se passent autrement. De sorte que c'est toujours par hypothèse qu'on admet le principe absolu. C'est pourquoi l'application de l'analyse mathématique à des phénomènes naturels, quoique très- simples, peut avoir des dangers si la vérification expérimentale est repoussée d'une manière complète. Dans ce cas, l'analyse mathématique devient un instrument aveugle si on ne la retrempe de temps en temps au foyer de l'expérience. J'exprime ici une pensée émise par beaucoup de grands mathématiciens et de grands physiciens, et, pour rapporter une des opinions les plus autorisées en pareille matière, je citerai ce que mon savant confrère et ami M. J. Bertrand a écrit à ce sujet dans son bel éloge de Sénarmont: «La géométrie ne doit être pour le physicien qu'un puissant auxiliaire: quand elle a poussé les principes à leurs dernières conséquences, il lui est impossible de faire davantage, et l'incertitude du point de départ ne peut que s'accroître par l'aveugle logique de l'analyse, si l'expérience ne vient à chaque pas servir de boussole et de règle

La guerre sans nom

Il n’est pas possible d’avoir des dirigeants qui refusent de mener la guerre qui leur est livrée tout en accueillant à bras ouverts les victimes de ce conflit, qui est le nôtre. La France et l’Europe tout entière sont en guerre. Nous sommes en guerre contre l’islamo-fascisme, comme l’a déclaré il y a quelques mois le premier ministre. Nous sommes en guerre contre les barbares de Dae’ch dont le but avoué n’est pas seulement de créer un état islamique, mais de venir bousculer l’Occident judéo-chrétien. Nous sommes en guerre contre un islam radical qui est déjà installé sur notre territoire et qui a organisé une cinquième colonne en liaison permanente avec ceux qui mettent à feu et à sang la Syrie. Nous sommes en guerre et, pour la première fois dans la longue histoire de notre vieux pays, nos dirigeants ne veulent pas faire la guerre, alors que 56 % des Français la jugent inéluctable. Tout juste sont-ils prêts à envoyer 17 Rafale effectuer des vols de reconnaissance ! On imagine que cette annonce n’a pas dû trop émouvoir les chefs de Dae’ch qui continuent à assassiner, à violer, à torturer et à détruire les merveilles archéologiques qu’ils trouvent sur leur chemin. Il faut être François Hollande et ne rien comprendre à l’évolution du monde dans lequel nous vivons pour refuser de voir cette guerre. Car tel Lagardère, si nous refusons d’aller à ce conflit, ce conflit vient à nous et s’incruste dans notre vie quotidienne sous la forme des dizaines de milliers de migrants qui fuient leurs pays et cherchent refuge en Europe, comme beaucoup de juifs allemands, polonais, autrichiens ou hongrois ont trouvé asile en France à la fin des années 1930. Bien sûr, parmi ces populations qui traversent la Méditerranée, il n’y a pas que des hommes et des femmes qui fuient la guerre. Il y en a beaucoup qui profitent de ces filières de passeurs pour rejoindre un continent qui distribue à lui seul 50 % des aides sociales versées sur la planète alors qu’il ne concentre que 7 % de la population mondiale. Le pape, lui-même, ne s’y est pas trompé en demandant à nos paroisses d’accueillir les réfugiés de guerre, passant sous silence les migrants économiques. Et quelle autre attitude est possible ? Lorsque vous êtes marin et que quelqu’un chavire à quelques milles de votre embarcation, la loi de la mer oblige n’importe quel bateau à tout mettre en oeuvre pour sauver cet individu en danger de mort. Mais l’angélisme ne peut en aucun cas servir de politique. Il n’est pas possible d’avoir à la fois des dirigeants qui refusent de mener la guerre qui leur est livrée et, en plus, d’en subir les conséquences en accueillant à bras ouverts tous ceux qui débarquent en France. Il est tout de même grave que face à ce sujet si complexe des migrants personne, ni à gauche ni à droite, ne se pose trois questions fondamentales. D’abord, dans quelle mesure ces migrants, qui débarquent sur nos côtes dans des embarcations fournies par des filières mafieuses, ne sont-ils pas une sorte de providence pour Dae’ch ? Qu’ils soient poussés de Syrie ou d’Irak par la force vers l’Europe et non vers la Jordanie, la Turquie ou le Liban est un acte de déstabilisation de l’Occident. Pourquoi ce mouvement ne serait-il pas orchestré par les combattants de l’État islamique pour affaiblir notre civilisation dont ils veulent la mort ? Comme le rappelle le dernier numéro de The Economist, nos démocraties ne savent pas plus gérer cette misère qui débarque sur nos trottoirs que les otages odieusement médiatisés ou, il y a quelques années, les boucliers humains mis en place par Saddam Hussein. Le deuxième sujet, qui interpelle, à juste titre, beaucoup de nos lecteurs qui ont combattu le nazisme dans des conditions bien plus terribles, concerne tous ces jeunes hommes en âge de se battre contre Dae’ch et qui préfèrent fuir leur terre sans avoir livré le moindre combat. Quiconque est attaché à son pays commence par prendre les armes, quelle que soit la nature de l’ennemi. Quand on songe à tout ce que nos jeunes résistants ont livré comme combats entre 1940 et 1944 sans moyens, et sans appuis, on ne peut que s’étonner devant ces migrants qui sont plus attirés par nos aides sociales que par le sens de leur patrie. Enfin s’est-on demandé combien de djihadistes en puissance infiltraient ces dizaines de milliers de migrants ? L’un d’entre eux a été arrêté la semaine dernière lors d’une tentative de passage en Grande-Bretagne. Mais combien d’autres débarquent en Europe pour y importer cette guerre que nous ne voulons pas livrer ? Voilà pourquoi, plutôt que de faire un concours de générosité, il serait temps, comme les Russes, de prendre enfin le taureau par les cornes et de reconnaître que seule l’extermination de Dae’ch permettra à l’Europe de ne pas être déstabilisée politiquement, socialement et économiquement par tous ces migrants dont l’avenir est sur leur terre, une fois la paix revenue.